Partage d'émotions

Voyageur dans l'âme

Mardi, 12 décembre 2017

1. Le train de la vie


Nous sommes en décembre de l’année 2017. Il y a 46 ans, je suis monté dans un train, mon train, le train d’une vie, ma propre vie. Un train à la direction inconnue, incertaine, c’est la beauté de la vie, le mystère du voyage.

 

Il y a quelques mois déjà, je suis descendu de ce train. Arrivé dans une gare fantôme, il n’y a personne. Juste un abri délabré et un siège fissuré. Je m’assois. Il fait noir, il fait froid, il pleut. Je replie mes jambes sur mon corps et pose ma tête entre mes genoux, je tremble. Je ferme les yeux pour ouvrir mon âme et écouter mon cœur et réfléchir sur mon existence, mes valeurs, ma raison d’être….

 

Oui je suis sorti de ce train, parce que devenu le train-train quotidien, confortable, stable, espérant retrouver un second souffle, une énergie perdue, de l’envie, de l’amour, un autre chemin, une nouvelle destination.

Suis-je lucide et à ma place pour constater que je suis seul face à mes choix, responsable de cette situation dans laquelle je me trouve ? J’ai explosé la cellule familiale créée, j’ai laissé tomber ma vie professionnelle. L’énergie n’est plus.

 

Quand je relève la tête et que j’ouvre les yeux, je vois des trains passer. Un train d’amis qui s’arrête. Alors je souris, je rigole, je montre le meilleur de moi, je leur dis que tout va bien, je ne vais pas les embêter avec mes problèmes. Je préfère masquer mes peurs et mes angoisses. Après quelques heures, le train de l’amitié doit repartir. C’est la vie qui continue. Mais moi je pars me rassoir sur ce siège toujours fissuré, dans le noir et seul.

 

Puis c’est autour d’un autre train d’arriver en gare, le train de l’amour. La sensation qu’il ralenti tout doucement sans pouvoir s’arrêter complètement. Je crois apercevoir un visage de femme au travers d’une fenêtre. Un visage magnifique et souriant. J’y crois, j’en ai envie, je me dis que peut être je vais pouvoir enfin monter et reprendre ma route. Mais les portes ne s’ouvrent pas. J’ai beau tirer de toutes mes forces sur cette porte métallique, rien ne fait. Je regarde encore une fois au travers de cette fenêtre, la femme avait disparue. Le train avance, s’éloigne puis disparaît derrière les collines. C’est la vie qui continue. Mais moi je repars me rassoir sur ce siège de plus en plus fissuré, dans le noir et toujours seul. Cet abri abandonné qui est désormais mon unique refuge.

 

Que ce soit les trains familiaux, les trains professionnels, d’amour ou d’amitié, qu’ils s’arrêtent ou qu’ils passent sans ralentir, je les regarde tous passer. Il y a ce sentiment d’échec très fort de ne plus être à la bonne place, d’être à côté des rails, d’avoir déraillé. Aucun train ne peut faire demi-tour et les prochains trains ne s’arrêteront plus dans cette gare fantôme, devenue inutile, infréquentable.

 

Un jour je me lèverai de ce siège fissuré, je sortirai de cet abri devenu trop petit et mal accueillant, je laisserai derrière moi cette gare et marcherai tranquillement vers mon futur, sans contrôle, sans certitude mais apaisé. Je trouverai un autre moyen de locomotion pour revivre des émotions et retrouver le sens la vie, le sens de ma vie, celle qui est unique parce que c’est la mienne.

Olivier R.

Ecrit et publié le 12/12/17

Mardi, 4 janvier 2018

 

2. L'alchimie acide d'une séparation


Va, va retrouver tes démons austères, ta vie de silence, de non-dit, recroquevillée sur toi même, nombril intolérant et insensible.


Incapable de partager ton cœur, mais capable de partager ton corps à plusieurs sans honte, l'église se fout de la charité, malade et décadente.


Tu n'étais pas l'étoile qui a fait vibrer mon cœur, tu n'es même pas la poussière d'étoile laissant derrière elle une trace éclatante, non. Tu n'auras été que mensonge et trahison.


Dans les 3 petits cochons, tu aurais monté une maison en béton armé, empêchant toute personne d'y rentrer, prison dorée pour princesse désenchantée. 4ieme cochonne d'un conte pour enfants auquel les enfants eux-mêmes ne veulent pas croire.


Tu restes là, haut perché avec tes certitudes, d'où tu vois les autres se débattre avec leurs sentiments. A planer si haut, si longtemps, un jour tu n'auras plus assez de kérosène et la chute sera terrible, lente, terrifiante, assourdissante.


Bon courage de cette position triomphante, trône éphémère, ne dit-on pas le Roi est mort vive le Roi !

 

 

                                                                                                                                          Olivier R.

Vendredi, 12 janvier 2018

3. L’autiste

 

Robin, l’autiste dans le vague,

Perdu dans ce grand terrain vague,

Devenu ton terrain de jeux,

Tu cherches à être heureux.

 

L’esprit divague,

Et tu t’évades.

Mais où es-tu ?

Où vas-tu ?

 

Alors l’autiste prend son crayon,

Et sans rien attendre en retour,

Dessine les pourtours,

De ses passions.

 

L’œil est fixe, le crayon aussi.

Mais ton esprit est riche.

Dessine l’autiste.

 

Petit à petit tes sentiments se dévoilent,

Sur cette toile,

Et ton âme pur,

Se reflète dans un bleu azur.

 

Dans ce texte,

Il suffit d’une lettre,

Pour que l’autiste,

Devienne artiste.

 

                                                                             Olivier R.

                                                               Ecrit le 10/01/2018

Vendredi, 2 février 2018

4. Être sur la paille

 

La dure réalité d'une paille c'est d'être coincé entre 2 mondes, celui des glaçons, milieu froid et hostile, et celui de la bouche, milieu plus chaud et réconfortant.


Quelle fierté quand même que d'aider l'homme qui a soif à se désaltérer.

Quel honneur de mélanger le rhum du vacancier avec le jus de fruit sur une plage ensoleillée.


Fidèle et unique maîtresse du verre qui t'accompagne mais pour finir très souvent abandonnée sur un comptoir de bistrot ou sur une piste de danse.


Ah si tu avais plusieurs vies, tu rencontrerais plusieurs verres, et combien de bouches viendraient délicatement se poser sur tes parois souples et rassurantes, car oui, tu réconfortes les hommes et les femmes qui font ta connaissance.


Tu es la pour te faire mastiquer, mordre, pincer par le nerveux ou le stressé.

Tu es la pour accueillir les lèvres délicates du romantique amoureux qui te caresse et qui jette un regard de braise à sa prétendante.

Tu es la pour aider le mangeur à faire le ménage entre ses dents et retirer le morceau de cacahuète qui se tape l'incruste.

Tu amuses les écoliers à la récréation quand ils te décrochent de leur berlingot de Cécémel ou moins facile le berlingot mou du Caprisone.

Mais tu es encore là avec ton usage médical pour aider les gens à se nourrir après une opération.


Dans tous les cas de figures, tu es inconsciemment réconfort et plaisir.

Malgré que certains veulent te voir distraire, moi je dis "longue vie à la paille!"

 

                                                                                                       Olivier R.


Dimanche, 18 février 2018

5. LE RYTHME DE LA VIE

 

Le rythme d’une vie qui résonne comme une batterie,

Le rythme du réveil pour nous dire qu’on n’a plus sommeil,

Le rythme du quotidien qui nous fait penser au lendemain,

Le rythme des saisons qui nous fait perdre la raison,

Le rythme du cœur qui s’emballe et nous fait peur,

Le rythme d’un tambour quand vient la fin d’un amour,

Le rythme d’une chanson qui nous revient en trahison,

Le rythme de la pluie quand la dépression arrive,

Le rythme de la lune qui masque nos rancunes,

Et un jour le rythme perd sa fréquence,

Comme la boussole le Nord en référence,

L’oscilloscope s’emballe,

Puis…fatal…le silence s’installe…

 

                                                                  Olivier R.

Mercredi, 07 mars 2018

                         6. LA FEMME MODERNE

 

J'ai trop de respect pour vous, mesdames, je vous aime peut être trop que pour vous enfermer dans une relation unique, oppressante et quotidienne.


Non. Vous avez acquis la liberté, vous maîtrisez votre temps de travail et vos loisirs, vous nous donnez des leçons de lâcher prise et de confiance. Admirable sens de l'équilibre. Et cependant, derrière votre discours rodé, revendicateur et serein, se cache une princesse sans doute désabusée qui n'ose plus croire mais qui croit encore qu'un prince charmant viendra vous emporter dans un monde féerique, ou les sensations et les inconforts vous feront vibrer, résonnants souvenirs de gamines quand vous invitiez Ken à rencontrer Barbie.


Même si vous n'y croyez plus, vous y penser encore, à cet homme qui sera encore assez macho que pour vous faire sentir femme et fragile, soutenue par sa confiance et ses bras protecteurs. Fini les couilles molles, vendeurs surréaliste d'une vie à la Bisounours où chacun est à sa place dans le couple, ou le soir quand on se retrouve autour de la table ce sont toujours les mêmes discussions qui tourneront en boucles sur l'éducation des enfants et l'équipe au travail qui nous fait chier. Non mesdames, tout cela n'est qu'une injure à votre intelligence. Vous valez mieux que cela.

 

 

                                                                     Olivier R.

Mercredi, 25 Décembre 2018

7. Le train de la vie 2

 

Le jour se lève. Il fait clair, très clair, comme jamais durant tout ce temps passé dans cette gare. J’aperçois au loin un chemin, une route. Mes doutes comme le brouillard se sont dissipés. L’énergie rempli mon corps. Je peux me lever, sortir de cette gare sans crainte du lendemain.

 

Les questions restent présentes mais ne me font plus peur. J’appréhende avec sérénité mon avenir. Seul le chemin que je prendrai et la capacité de m’en émerveiller sera ma récompense. Pas à pas, je construirai mes souvenirs et mon bonheur, j’en suis désormais certain.

 

D’une prison infernale j’en suis sorti, pose salvatrice, quête de sens formidable, mon salut...l’apprentissage du lâcher prise, se respecter, se recentrer sur ses valeurs, être en phase avec soit même...cette introspection profonde m’y a conduit.

 

Je me lève de ce siège fissuré, froid et sors de cet abri trop petit. Je n’oublie pas d’y laisser mon vieux sac à dos alourdi par des pierres de mon passé. Je repars léger, sans bagage autre que ma conscience et ma confiance. Parce qu’on est seul pour diriger sa vie, alors faisons nous confiance et apprenons à nous écouter. La seule personne qui me connaît le mieux c’est moi, alors je vais m’écouter et poursuivre mon chemin à la découverte du monde et des gens avec humilité et conviction, envie et respect, partage et émerveillement...

 

Je me retourne une dernière fois, la gare est à peine visible, je souris avec calme et détermination. Plus aucun regret, c’est inutile et ça alourdi le cœur. On garde les traces du passé mais on apprend à vivre avec, à les accepter et en faire quelque chose de meilleur.

 

Olivier R.

Ecrit et publié le 25/12/18

Vendredi, 11 janvier 2019

8. Accepter de recevoir

 

On dit souvent que pour aimer il faut pouvoir donner sans rien attendre en retour.

C’est une vision restreinte et incomplète car elle ne montre que la position de celui qui offre à l’autre. Un peu égoïste à mes yeux. Mettez-vous à la place de celui qui reçoit l’amour de l’autre. Qu’elle doit être sa réaction ? Ne sera-t-elle pas tout aussi, si pas plus, importante que celui qui propose, offre, donne ? L’acceptation de ce que l’on vous donne est une forme de lâcher prise, basée sur la confiance, l’envie. L’acceptation de ce que nous sommes, de nos faiblesses, de nos doutes, de nos craintes et accepter de les exposer dans une relation est encore plus magique.

 

Mon cœur, mon ange, mon amour, ma chérie, mon koala :

Accepte mon cœur, il ne battra que pour toi,

Accepte mes bras, ils ne te repousseront pas

Accepte mon amour, tu m’aimeras en retour

Accepte ta fragilité, je te rendrai plus forte

Accepte tes souffrances je les calmerai

Accepte l’échec, ensemble nous réussirons

Accepte la distance, je voyagerai vers toi 

Accepte le doute, je te rassurerai

Accepte nos différences, elles feront notre singularité,

Accepte mes erreurs, je les corrigerai

Accepte ma tristesse, n’en ai pas peur

Accepte mes rires et mes joies, et nous nous sublimerons.

 

 

                                                                                                            Olivier R.

Samedi, 05 Novembre 2022

9. Mon amour, mon soleil

 

Mon amour, tu étais mon soleil,

Tu as brillé de mille feux dans mon coeur,

Tu as réchauffé mon corps,

Tu as illuminé ma vie.

 

Mon amour, tu étais mon soleil,

Tu as réveillé mes désirs,

Tu as réveillé mes envies,

Tu étais mon rayon de soleil.

 

Mais mon soleil, tu as décidé d'aller te coucher derrière cette ligne d'horizon,

pour disparaître complètement et définitivement. Il n'y a pas de retour en arrière.

 

C'est beau un coucher de soleil mais ça laisse place à la nuit.

 

Et me voilà dans cette nuit noire, seul,

Cette nuit qui me glace le corps, qui referme mon coeur.

Cette nuit remplie de désillusion, de doute, de tristesse et de détresse.

Bon dieu que cette nuit va être longue pour moi, le défunt.

 

Que faisaient les défunts à l'époque des Pharaons ?

 

Durant le jour, tout était entrepris par le défunt pour sortir de sa tombe pour bénéficier des effets du soleil qui éclaire le monde extérieur. C'est la "sortie au jour".

 

Durant la nuit, pour l'Egyptien, le soleil circulait dans le monde souterrain et atteignait directement le défunt dans son lieu de repos.

 

Ainsi, dans le circuit journalier, l'objectif du défunt était de recevoir cette "solarisation" permanente, nuit comme jour.

 

L'homme alors s'accomplissait totalement en Râ, stade ultime de la plénitude. L'homme accèdait à la nature divine. Il entrait dans l'Eternité.

 

Mon soleil,

Après cette première nuit interminable, j'ai compris et je sais que tu resteras avec moi pour l'Eternité. Comme le décrivaient si bien les Egyptiens, tu rayonneras à nouveau dans mon coeur, et cela, jour et nuit....pour l'éternité.

 

 

Olivier R.